« Écoute, j’ai quelque chose à te dire »
Destins croisés d’anciens du plateau des Petites Roches
Une exposition réalisée par Laurence Boussard (osezlesmots.fr) et Jérémy Moisset (picopico.fr)
Découvrir l’histoire du plateau en écoutant parler les anciens, croiser leurs souvenirs pour retracer pas loin d’un siècle d’histoire, telle est l’orientation que nous avons voulu donner à cette exposition où vous pourrez lire et écouter des témoignages recueillis de mars 2022 à février 2023. Histoires d’enfance, histoires de maladie, histoires de travailleurs, histoires d’amour, histoires d’entreprises… Une palette non exhaustive de destinées qui ont contribué, entre 1950 et les années 80, à façonner le plateau que l’on connaît aujourd’hui, et qui entame vraisemblablement une nouvelle transformation. Les élus du centre communal d’action sociale de la commune ont souhaité mettre en avant les anciens, dans la perspective de transmettre ce passé aux nouvelles générations venues s’installer sur le plateau.
Frise
Écoute « Le Habert servait d’étape pendant l’estive. Toute une vie s’organisait dans les alpages durant l’été ».
(Enregistrement extrait de « Mémoire de Saint Pancrasse »- Odette Favre -1990)
Écoute « Les débuts du ski à Saint Hilaire. La création du ski club ».
Écoute « Des foires agricoles se tenaient dans les trois villages. Celle de Saint-Bernard avait lieu le 20 août, jour de la saint Bernard ».
Le plateau rural avant et après guerre
Pendant la guerre
Écoute « Le creux de la fée »
Souvenirs de la guerre :
« Papa était chauffeur au sana de l’AMM et il transportait des fûts d’ammoniaque qui étaient utilisés pour la désinfection. Un soir il a été arrêté à Saint-Nazaire-les-Eymes…
Écoutez la suite du témoignage
Souvenirs de la guerre :
«Pendant la guerre, mon père a caché une famille… »
Écoutez la suite du témoignage
Écoute « Le casse-croûte en patois » (enregistrement extrait de « Mémoire de Saint Pancrasse »- Odette Favre – 1990)
Écoute « Les travaux agricoles » (enregistrement extrait de « Mémoire de Saint Pancrasse »- Odette Favre – 1990)
Écoute « Les veillées » (enregistrement extrait de « Mémoire de Saint Pancrasse »- Odette Favre – 1990)
» J’avais 10 ans en 1952. Mon père est décédé d’une angine de poitrine et ma mère s’est retrouvée sans ressources… »
Écoutez la suite du témoignage
Les foins
« En 1955, j’avais 12 ans, je gardais les vaches avec mon cousin après l’école. On faisait les foins chaque été en juillet après la fin des classes avec les « cuches », les « aiguilles », les fourches, la râteleuse, les meules, et la charrette tirée par les boeufs.»
Écoute « Le temps des foins »
La fabrication d’un fené
Les travaux agricoles
« Quand on tuait le cochon, c’était un événement dans la vie de la famille. Le saigneur passait de maison en maison. On disait aux gamins : Tu passes là-bas et tu tires la queue du cochon ! »
Écoute « La journée du cochon »
Écoute « L’accident de vaches »
La vigne
Beaucoup de familles possédaient un lopin de terre plus bas dans la vallée pour cultiver la vigne à Saint-Nazaire (dans la montée vers le plateau), sur les coteaux de Bernin, à Montabon, à Lachat ou à la Frette.
Écoute « Le travail de la vigne »
Transhumance et estive
Chaque année, au début de l’été, les vaches étaient montées à pied de la vallée pour aller pâturer dans les prairies du plateau. La redescente des troupeaux, avant les premières neiges, était l’occasion d’une fête traditionnelle.
Écoute « La fête de la transhumance »
L’enfance sur le plateau dans les années 50 – L’école
« J’allais à l’école à Saint-Pancrasse à pied en descendant depuis le Baure, à travers champs, par tous les temps. »
Écoute « Le car scolaire »
Écoute « Les galoches »
Les « sanas »
De nombreux habitants du plateau sont arrivés dans les années 30 comme patients des « sanas » ou comme employés.
Écoute « Mon père est venu se faire soigner »
Écoute « Un logement confortable »
l’eau et l’éloignement du village, à cause de l’extrême contagion du bacille de Koch (tuberculose).
Écoute « De l’eau pour les sanas »
Trajectoires de vies, témoignages
Trajectoires de vies
Écoute « La grand-mère Murru »
il y avait beaucoup de neige ! Mes parents étaient jeunes mariés. Ils étaient logés, nourris, éclairés. Moi je suis née en 1932.
Écoute « Arrivée à l’AMM »
Écoute « Rencontre »
Écoute « Mon père est arrive dans les années 30 »
« Je suis arrivée en 1965 au sana des étudiants
pour me faire soigner de la tuberculose…»
Écoutez la suite du témoignage
Les cars
Je me souviens des vieux cars Eyraud qui descendaient dans la vallée. À l’époque, il n’y avait qu’une vingtaine de places, alors les hommes montaient sur le toit du car.
Écoute « Voyage en car »
Écoute « Accident de dynamite »
Les lieux
Je me souviens qu’au Baure, on pouvait manger au Refuge, on disait chez « Maman Sourd » qui, proposait des plats du jour à ceux qui faisaient du fil neige ou qui montaient à la station de ski du col du Coq.
Écoute « Chez Maman Sourd »
Écoute « La benne »
Les gantières
Autrefois, chaque famille possédait son « pied à gants ». Cette tâche occupait les femmes, et surtout les filles. Ce travail à domicile aurait été introduit sur le plateau en 1828. Cette activité avait l’avantage d’apporter un peu d’argent comptant aux ménages pauvres de l’époque. C’est en 1968 que la plupart des pieds ont été rangés.
Écoute « Les gants » (enregistrement extrait de « Mémoire de Saint Pancrasse »- Odette Favre -1990)
Les distractions
Écoute « Les cafés »
Écoute « Les bals »
La dynamique touristique
Des hivers neigeux
Le Dauphiné Libéré-janvier 1985.
Des avalanches
L’avalanche de 1968 – Film Pierre Martin
L’avalanche de 1981 – Jacques Lagarde
« Le 18 janvier 1981… c’est un dimanche, il est 17h00.
Je suis là, à plat ventre dans la neige pour accrocher la chaîne de remorquage sous une voiture.
Je n’entends pas d’autre bruit que celui du moteur de l’Unimog que j’ai laissé tourner.
Je suis en train de me redresser quand j’entends le cri étranglé de Lucien : « Regarde, regarde !! ça descend !! » Hein ! quoi ? je regarde vers la montagne et j’ai juste le temps de voir une immense vague blanche qui engloutit un énorme sapin… là, à 50 mètres…
« Cours !! » criai-je à Lucien en même temps que je me relève pour nous mettre à l’abri dans le bâtiment tout proche…Si proche… Mais à plus de 180 kms/heure c’est à dire 50 mètres seconde, c’est vite vu !! Je n’ai pas dû parcourir plus d’un mètre avant que je ne me sente pris dans un maelström d’une violence indescriptible… inouïe.
Comme tout objet, voitures, arbres pris dans la tourmente, je suis balloté comme un fétu de paille, je perds toute notion d’équilibre, je me débats comme je peux !
Je prends des coups de toutes parts un, plus violent, dans le dos m’arrache un cri que je n’entends pas. Le choc m’a coupé le souffle je ne peux plus respirer. Et je sens que je rentre en collision avec un objet lourd. Ensuite, j’ai l’impression diffuse que tout se ralentit, s’arrête, que je ne suis plus en mouvement. Je sens une pression qui étreint tout mon corps… Je sais, pour l’avoir appris, que pris dans une avalanche il faut nager pour rester en surface, et essayer de bouger un maximum pour emprisonner le maximum d’air ce qui conditionnera sa survie éventuelle…
J’ai comme un voile devant les yeux… un goût de sang dans la bouche…. Et mal à la tête….
Et puis tout s’arrête. C’est une sensation étrange, déconcertante que d’être immobilisé ainsi dans ce froid sarcophage… C’est le silence. Un flot de pensées m’assaillent. J’ai même souri à cette réflexion saugrenue entendue un jour, et qui me revenait à l’esprit : « Mais quand on est pris dans la neige y’a qu’à creuser pour s’en sortir !! » Quel con !! Qu’il vienne voir comment ça se passe le « y’a qu’à ».
Soudain il me semble entendre des voix … Mais oui, j’entends bien des voix, des cris même : « Là !!! j’en vois un !! ». J’entends des bruits tout proche. « Là, il y en a un autre !! »
L’autre, c’est moi, je le comprends parce que tout de suite, ils sont tous là à creuser à mains nues pour me dégager. »
Les saisons de ski
Durant les hivers 1963, 64 et 65, un premier fil neige est installé au Baure puis aux Meunières à Saint-Pancrasse.
Écoute « Le premier fil neige »
Écoute « Une saison de ski »
Écoute « La Bergerie »
La station de Saint-Hilaire
L’ESF forme des moniteurs. Une piste de compétition est homologuée. Un grand prix rassemble les skieurs des trois villages.
Écoute « Le grand prix des Petites Roches »
Écoute « Ski scolaire »
Les associations
En 1976 à Saint-Pancrasse, l’association Les Brancassiers est constituée pour promouvoir la culture locale. Alors que Saint-Bernard perpétue la tradition du comice agricole avec sa Foire d’août. Le dernier comice a été organisé en 2011.
En 1976, à Saint-Pancrasse, l’association Les Brancassiers est constituée pour promouvoir la culture locale.
Écoute « Les Brancassiers »
La foire de Saint-Bernard
La foire de Saint-Bernard a lieu fin août. Sa traditionnelle vocation agricole a été mise à l’honneur en 2011, avec l’organisation du comice agricole, en lien avec les agriculteurs du plateau et de Belledonne. Découvrez ici quelques images.
La fête de la saint Hilaire – Film Pierre Martin
En 1972, sous l’impulsion d’un groupe de personnes visionnaires et déterminées, une réflexion autour de l’animation et de l’offre touristique du plateau est initiée. Les sports d’hiver, la Dent de Crolles avec ses 60 kilomètres de galerie, l’escalade et les chemins de randonnée constituent les points d’attractivité. Des hébergements sont construits, une dynamique est lancée, qui associe les habitants à travers des moments festifs, comme la grande fête de la saint Hilaire, organisée en janvier.
Le vol libre
En mai 1974, trois deltistes s’élancent depuis la prairie des Ayes, sous la Dent de Crolles, pour réaliser un vol expérimental. Cet exploit ne passe pas inaperçu et interpelle la jeune équipe du syndicat d’initiative qui se mobilise autour de ce nouveau sport révolutionnaire. Il faut dire que le plateau, avec ses prairies qui s’étalent jusqu’en bord de falaise et son funiculaire montant depuis la vallée, offre des conditions idéales.
Écoute « Les débuts du vol libre »
Écoute « Naissance de la coupe Icare »
Écoute « Création de l’école de vol libre »
Le funiculaire reprend du service
Une nouvelle dynamique est lancée, diversifiant l’offre touristique et apportant une notoriété internationale au plateau des Petites Roches
Le funiculaire devient une attraction touristique saisonnière qui gagne en fréquentation grâce à l’attractivité générée par les activités de randonnée et du vol libre, puis la coupe Icare qui attire progressivement un public international.
L’événement fédère depuis le début les associations et les habitants qui s’impliquent dans l’organisation.
Écoute « Les associations »
Un tissus associatif diversifié et actif apporte une énergie constructive et novatrice sans cesse renouvelée.
Écoute « Les bénévoles »
Le centenaire des associations loi 1901 – Film Pierre Martin
En 2001, une grande fête avait été organisée pour célébrer le centenaire des associations loi 1901.